« En France, 37% des enfants de 6 à 10 ans et 73% des jeunes de 11 à 17 ans n’atteignent pas les recommandations en matière d’activité physique », rappelle Pascale Mathieu, présidente de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Quant aux adultes, ils passent en moyenne 12 heures par jour assis les jours travaillés, et 9 heures par jour assis les jours non travaillés. Cette sédentarité croissante a de graves conséquences en matière de santé, parmi lesquelles l’augmentation des troubles musculosquelettiques (notamment les lombalgies) et celle des chutes chez les personnes âgées.

Les kinésithérapeutes souhaitent durablement s’engager dans la prévention en santé par le biais de la promotion de l’activité physique tout au long de la vie, et les Jeux olympiques et paralympiques sont le moment idéal pour inciter les Français à se (re)mettre au sport. « Je pense que la ville est le bon niveau de décision pour faire vivre de façon efficace les politiques publiques », estime Pascale Mathieu. C’est pourquoi l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes et la ville de Clichy, commune de 64 000 habitants située au nord-ouest de Paris (Hauts-de-Seine), s’associent pour créer une semaine de mobilisation et de sensibilisation à l’importance de l’activité physique pour être en bonne santé.

Cette semaine #SportKinéSanté du 18 au 24 mars aura pour but de sensibiliser la population à l’intérêt du sport santé, de la prévention ainsi qu’à rappeler le rôle du kinésithérapeute, professionnel de santé et du sport.

Tous les âges concernés

« C’est une très belle opération qui s’adresse à tous les publics et s’inscrit dans notre volonté de mettre du sport dans le quotidien des Clichois et dans notre programme d’animations autour des Jeux », se réjouit le maire (LR) Rémi Muzeau, qui mentionne aussi la présence d’une Maison Sport-Santé dans sa commune.

Le principe de la semaine #SportKinéSanté est simple : chaque jour de la semaine, des kinésithérapeutes interviendront sur la commune pour s’adresser à différentes parties de la population, personnes âgées, enfants, agents municipaux et salariés du privé (voir ci-dessous), afin de leur proposer des exercices simples pour lutter contre la sédentarité et promouvoir l’activité physique.

Le week-end sera sportif et festif. Certains kinésithérapeutes participeront le samedi à un match de football de gala : leur équipe emmenée par Serge Betsen, ancien troisième ligne du XV de France de rugby, affrontera le Variétés Club de France qui rassemble d’anciens joueurs de football professionnel. La semaine #SportKinéSanté s’achèvera le dimanche 24 mars avec les Foulées de Clichy ouvertes à tous, au cours desquelles les kinésithérapeutes tiendront un stand de dépistage de mesure du souffle.

« La kinésithérapie, c’est le soin par le mouvement »

Deux questions à Jean-François Dumas, secrétaire général de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes

Quels ateliers de prévention et de promotion du sport les kinésithérapeutes vont-ils animer au cours de cette semaine #SportKinéSanté ?

Le soin par le mouvement, c’est-à-dire la kinésithérapie, est bénéfique à tous les âges et cette semaine va permettre de le montrer. Le lundi (18 mars), des personnes âgées bénéficieront d’ateliers équilibre pour prévenir les chutes, ce qui revient à retarder leur entrée dans la dépendance. Le mardi, des scolaires suivront des ateliers leur montrant les bienfaits de l’activité sportive. La lutte contre la sédentarité (trop de temps assis) et l’inactivité (pas assez d’activité physique dans la semaine) doit commencer dès le plus jeune âge. Le mercredi, les agents municipaux de Clichy auront des ateliers de prévention des troubles musculosquelettiques. La statistique selon laquelle 9 Français sur 10 développeront une lombalgie n’est pas une fatalité : en réduisant les positions immobiles, en montant les escaliers, en se musclant naturellement, on peut l’éviter. Le jeudi, ce sont les salariés du privé qui apprendront comment lutter contre les comportements sédentaires au travail. Puis le week-end sera consacré aux sportifs.

Comment des kinésithérapeutes désireux d’animer de tels ateliers, peuvent-ils s’impliquer dans d’autres villes ?

Ce serait formidable de dupliquer ce partenariat dans d’autres villes, avec des élus sensibilisés au sport et à la santé. Il n’est pas simple de déployer de tels ateliers, hors d’un cadre partenarial comme celui de la semaine #SportKinéSanté. Mais il est possible de faire appel à différentes sources de financement en lien avec le partenaire intéressé : plan de prévention des risques liés aux gestes et postures dans les entreprises, fonds de formation territorial dans les mairies, certains fonds dans les écoles primaires.